Dans un communiqué, Capgemini annonce la fusion-acquisition d’Igate, une société de service américaine, pour 48 dollars l’action, soit environ 4 milliards de dollars payables exclusivement en numéraire.

Cette transaction a été approuvée à l’unanimité par les conseils d’administration des deux entreprises et a fait l’objet d’un accord écrit des actionnaires majoritaires d’Igate.

Déjà bien implantée en Amérique du Sud et du Nord, Capgemini voit ainsi son centre de gravité basculer outre-Atlantique.
A l’issue de l’opération, prévue au cours du second semestre, l’Amérique du Nord à elle seule représentera en effet environ 30% du chiffre d’affaires pro-forma du groupe, estimé à 12.5 milliard de dollars. Avec l’apport des 33.000 salariés de la firme de Bridgewater (New-Jersey), quelque 50.000 employés travailleront pour les clients nord-américains.

Dans son communiqué, Capgemini rappelle que sa présence dans la région est une de ses priorités stratégiques  » ce marché étant de loin le plus important et le plus innovant dans les domaines de la technologie et des services « .

Igate affiche pour 2014 un chiffre d’affaires de 1,3 milliards de dollars avec une croissance à deux chiffres et une marge opérationnelle de 19%. La majorité de ses revenus (79%) est générée sur son territoire d’origine, le reste provenant d’Europe (14%) et de la région Asie-Pacifique (7%).

Cette acquisition renforce les positions du groupe informatique français dans le secteur de la finance (42% du chiffre d’affaires d’Igate), de la distribution, de l’industrie et de la santé, et permet d’accélérer le développement de solutions reposant sur des plateformes.

En plus de ses actifs dans les services applicatifs, Igate dispose de ressources complémentaires dans les services d’infrastructure (3.000 salariés), le BPO sectoriel (3.500 collaborateurs) et les services d’ingénierie (3.500 personnes). Par ailleurs, ses offres propriétaires, comme IDMS pour l’analyse de données, devraient offrir un fort potentiel de croissance et de rentabilité.

Capgemini estime que la combinaison des deux entreprises devrait permettre des synergies commerciales de l’ordre de 100 à 150 millions de dollars, ainsi que des économies annuelles d’ici trois ans, liées à une plus grande efficacité opérationnelle, estimées entre 75 et 105 millions de dollars.

L’effectif du groupe frôlera les 200.00 collaborateurs

Une nouvelle organisation sera mise en place dans les trois mois suivant la fusion. L’intégration devrait ensuite prendre neuf mois. L’effectif du groupe dépassera alors les 197.000 collaborateurs.

La transaction aura un effet relutif d’au moins 12% en 2016 et de 16% en 2017, estime le poids lourd des services informatiques.

L’opération sera financée par la trésorerie de Capgemini, une augmentation de capital (la dilution n’excédant pas 6% du capital) et par l’mission d’obligations non convertibles.

Le groupe informatique a dans la foulée publié son chiffre d’affaires du premier trimestre 2015. Il a réalisé au cours de la période un chiffre d’affaires consolidé de 2,76 milliards d’euros, en hausse annuelle de 10,5% à taux de change et périmètre courants. A taux de change et périmètre constants, la croissance du chiffre d’affaires est de 1,5%.

Toujours à taux de change et périmètre constants, l’Amérique du Nord réalise un chiffre d’affaires en hausse de 11,7%. La France enregistre de son côté une progression de 1,2%. Avec + 22,9%, la région Asie-Pacifique et Amérique Latine enregistre la plus forte augmentation.

Par métiers, le conseil (4% du chiffre d’affaires du groupe) affiche une progression de 3,1%. Les services informatiques de proximité (Sogeti) (15% du chiffre d’affaires) sont stables (0,5% de croissance) et les services applicatifs (57% du chiffre d’affaires) enregistrent une croissance de 4,6%. Les autres services d’infogérance (24% du chiffre d’affaires) voient leur activité décroître de 5,1% du fait de la modification du contrat mentionné ci-dessus.

Pour l’année 2015, Capgemini table sur une croissance de son chiffre d’affaires, à taux de change et périmètre courants, d’au moins 5%. Il vise un taux de marge opérationnelle compris entre 9,5% et 9,8%. Enfin, le free cash-flow organique est attendu à plus de 600 millions d’euros.