Le spécialiste toulousain des services de proximité revient dans le jeu après plusieurs années de restructuration qui l’on conduit à repenser entièrement son métier et son organisation.


Cette fois, c’est la bonne. Frappé de plein fouet par la crise de 2008-2009 et la baisse des commandes de ses principaux donneurs d’ordre, les grands opérateurs, Bugbusters avait plusieurs fois annoncé son redressement sans y parvenir. Malgré la fermeture de ses agences, issues du rachat de ses principaux franchisés, et le licenciement de plus de 80% de ses techniciens terrain, la société de services a continué à enchaîner les exercices déficitaires et les baisses de chiffre d’affaires. Jusqu’à cette année. Si les comptes devraient encore dans le rouge, l’activité s’est stabilisée et l’exploitation est même revenue à équilibre sur le dernier trimestre.

Un résultat obtenu au prix d’une refonte complète de ses métiers, de son organisation et de son équipe de management. Le point de départ de cette renaissance a été le rachat de Proxi Connect en juin 2012. Comme Bugbusters, celle-ci est d’origine toulousaine et spécialisée dans le déploiement de services aux utilisateurs. Mais alors que Bugbusters est plus versée dans les services de proximité pour le compte des grands opérateurs, Proxi Connect est orientée IT avec notamment un partenariat fort avec Dell. Surtout, à l’inverse de Bugbusters qui fait tout en interne, Proxi Connect sous- traite 100% de ses prestations auprès d’un réseau d’indépendants et de petits prestataires de proximité.

Un modèle mixte entre l’internalisation complète et l’externalisation

C’est de ce modèle dont souhaitait s’inspirer Bugbusters en rachetant Proxi Connect. Début 2014, la planification la chefferie de projet des deux sociétés sont regroupées et les missions de la trentaine de techniciens terrains de Bugbusters évoluent. Regroupés au sein d’une entité économique mutualisée, baptisée We Deploy It, ils encadrent et accompagnent désormais les quelque 300 sous-traitants de la société. « Entre le modèle totalement intégré et celui totalement externalisé, il y a un juste milieu, commente Patrice Leclercq, fondateur de Proxi Connect, devenu directeur exécutif du groupe Bugbusters depuis juin 2013. Il est très important de préserver des ressources en propre pour garantir la qualité du dernier geste », justifie-t-il.

Mais la transformation de Bugbusters ne s’est pas arrêtée là. Fin 2013, le groupe a également racheté Indigo Global Services, un prestataire parisien spécialisé dans l’infogérance de TPE (notamment dans le secteur de la gestion de fonds et de patrimoine), avec l’intention d’en faire le noyau de son nouveau pôle services managés, baptisé We Manage It. Cette activité, qui comptait 8 personnes au moment du rachat, représente encore une part une minoritaire des revenus du groupe (environ 20%). Mais Bugbusters a de grandes ambitions pour cette activité : dès le mois de janvier, il est prévu de démarrer son déploiement sur l’ensemble du territoire national via des contrats direct et en marque blanche pour le compte de partenaires (notamment des acteurs du e-commerce) sur une cible de PME mais aussi de grands comptes.

Un pôle édition de logiciels en gestation

Un troisième pôle d’activité est également en gestation : l’édition de logiciels. Le groupe finalise actuellement l’adaptation de son outil d’aide à la planfication des ressources terrain pour en faire une offre commerciale accessible au plus grand nombre. La société vise dans un premier temps l’équipement de ses propres donneurs d’ordre mais entend démarcher à terme toutes les sociétés ayant à gérer de grands nombre d’intervention terrain. Les premiers pilotes devraient être mis en œuvre dès le mois de janvier.

Si son actionnariat est resté relativement stable, la gouvernance du groupe a également évolué. Si son co-fondateur, Jean-Pascal Peyret, est resté en tant que président du groupe, son dirigeant historique Stéphane Cros, toujours actionnaire minoritaire, l’a quitté. Les principales fonctions opérationnelles sont désormais détenues par Patrice Leclercq, Stéphane Morin, le patron et fondateur d’Indigo, nommé directeur du développement du groupe, et Antoine Mazeau, directeur des ressources humaines.

Une recapitalisation en 2015

Désormais restructuré et fort d’une exploitation redevenue positive, Bugbusters espère reprendre rapidement le chemin de la croissance. Le groupe s’est fixé un objectif de 17 M€ de chiffre d’affaires d’ici à 2017 contre 8,5 M€ attendus cette année (pour un effectif de 70 personnes). Un objectif qui nécessitera néanmoins, une nouvelle recapitalisation en 2015. À cette occasion, un nouvel investisseur pourrait entrer dans le capital, au côté de Midi Capital, principal actionnaire du groupe depuis 2007.