Interrompu cinq ans faute de visibilité médiatique suffisante, le trophée Excellencia, qui vise à promouvoir les métiers du numérique auprès des femmes vient d’être relancé à l’initiative de l’association Femmes du Numérique, commission du Syntec Numérique, et de l’Epita.

Le principe : valoriser des femmes ayant fait ou s’apprêtant à faire carrière dans le numérique et en faire des ambassadrices de la profession. Les premières lauréates ont été révélées cette semaine à l’occasion d’une soirée qui a réuni 400 participants avec, en invitée d’honneur, Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du numérique.

Quatre prix étaient prévus mais cinq femmes ont été récompensées. Agnès Jbeily a reçu le trophée dans la catégorie « Créatrice d’entreprise numérique », pour Datanoos, un service qui rend aux consommateurs la maîtrise de leurs données personnelles. Ludwine Probst a été récompensée dans la catégorie « Femme investie dans l’action sociale et humanitaire » pour l’association Duchess France, qui met en relation les femmes de l’IT. Julia Benaïs et Tania Situm ont été dinstinguées dans la catégorie « Etudiantes scientifiques ». Un prix « Coup de cœur » a été décerné à titre exceptionnel à l’étudiante Justine Zanna-Bellegarde pour son parcours.

Les lauréates de la catégorie Etudiantes scientifiques se font offrir leur scolarité au sein de l’école Epita (cinq années pour Julia Benaïs, trois pour Tania Situm) et Justine Zanna-Bellegarde sa première année. Agnès Jbeily va bénéficier de quatre mois d’accélération technique et marketing et de séances de coaching personnalisé. Quant à l’association de Ludwine Probst, elle devrait être sponsorisée (sous forme de mécénat de compétences ou d’apport financier) par un partenaire et la lauréate bénéficier elle-aussi d’un coaching personnalisé.

Avec neuf années de scolarité offertes (l’équivalent de 75.000 € hors coûts d’organisation), l’Epita figure parmi les principaux sponsors de ce trophée nouvelle mouture (avec entre autres Sopra ou Econocom). Suite à cette première édition, son directeur général, Joël Courtois ne doute pas que d’autres écoles d’ingénieurs en informatique vont rapidement s’engager à ses côtés pour encourager la mixité dans les filières scientifiques et dans les études informatiques en particulier.

Car la désaffection est réelle : alors que près de la moitié des élèves de terminales scientifiques sont des filles, elles ne sont plus que 15% dans les écoles d’ingénieurs. Et ce taux tombe même à moins de 10% dans les écoles d’ingénieurs en informatique (environ 5% à l’Epita). « Un phénomène aussi extrème qu’inexpliqué », se désole Joël Courtois qui estime que les chefs d’entreprises seraient pourtant demandeurs de pouvoir embaucher à parité.