Dimension Data avait prévenu : le rachat de Nextiraone France et de Nextiraone Italie au 1er juillet 2015 serait conditionné à l’atteinte de certains objectifs de résultat. En clair, les deux filiales devaient réaliser conjointement +9,1 M€ de résultat d’exploitation au 30 juin. À deux mois de l’échéance, les deux protagonistes viennent d’annoncer que la transaction n’aurait pas lieu.

Selon des sources internes à Nextiraone, la faute en incomberait à l’Italie qui aurait encore subi 4 millions d’euros de pertes au cours de l’exercice clos au 30 mars (au lieu des +1 M€ attendus). La France, pourtant beaucoup plus importante en termes d’effectifs (1.100 collaborateurs contre environ 150 en Italie), serait en revanche en ligne avec ses objectifs en redevenant structurellement profitable.

Peine perdue, le mauvais résultat de l’Italie a suffit à rendre caduc l’engagement de rachat des filiales italienne et française signé par Dimension Data au moment du rachat des treize autres filiales européennes du groupe fin 2013. Sans l’Italie, la France (et ses filiales) aurait été absorbée sans discussion par Dimension Data.

Les mauvais résultats de l’Italie arrangent bien Dimension Data

« En réalité, ce mauvais résultat de l’Italie arrange bien Dimension Data, qui était embarassé de récupérer la filiale française dans sa totalité », explique une source interne. L’intégrateur sud-africain était semble-t-il uniquement intéressé par le parc grands comptes de Nextiraone France et ses marchés publics (hôpitaux, SAMU, métroples de plus de 100.000 habitants, coseil régionaux…), qui représentent environ 50% de son activité. En revanche, Dimension Data n’était pas intéressé par la partie PME et le segment des moins de 2000 utilisateurs.

Il n’est d’ailleurs pas certain que Dimension Data ait pleinement réussi l’intégration des autres filiales européennes de Nextiraone. L’Allemagne, dont la taille est proche de celle de la France n’a toujours pas été intégrée juridiquement et opérationnellement (elle est toujours sur l’informatique du groupe) et il y aurait de grosses difficultés pour le Benelux.

Si le sort de l’Italie est scellé – un compromis de vente ayant été signé dès le 28 avril avec le groupe italien ADS – celui de la France reste en suspens. Officiellement Nextiraone France est toujours à vendre. Mais il probable qu’une cession à un tiers soit en cours ou déjà conclue. La réunion extraordinaire du CE prévue pour la fin de la semaine pourrait en tout cas lever le voile.