Selon Les Echos, la question de l’actionnariat pourrait bientôt se poser pour Numergy, ses actionnaires privés souhaitant se désengager. D’après nos confrères, le nouveau propriétaire de SFR, Patrick Drahi, envisage

en effet de se retirer. Une décision qui, selon nous, cadrerait bien avec la volonté de l’homme d’affaires de sabrer dans les coûts de l’opérateur. Or avec un chiffre d’affaires d’à peine 6 millions d’euros en 2014, le rejeton de feu Andromède ressemble fort à une  » danseuse « .

L’autre actionnaire privé, Bull, est quant à lui passé sous le contrôle d’Atos, co-actionnaire (majoritaire), avec EMC et VMware de Canopy, le fournisseur de cloud opérant depuis Londres.

Question : qui voudrait investir dans Numergy alors que le concurrent Cloudwatt est en phase de rachat par Orange, un des rares opérateurs à avoir les reins assez solides pour jouer dans la cour des grands ?

La Caisse des Dépôts, qui pourrait récupérer sa mise de 75 millions d’euros dans Cloudwatt, risque donc de rencontrer des difficultés à en faire autant avec Numergy.

Quoi qu’il en soit, les deux projets illustrent le manque de réalisme de l’Etat et de certains technocrates qui s’imaginent qu’un projet imaginé sur un coin de bureau à Bercy et décidé sous les lambris de l’Elysée ne peut que réussir, cela sans la moindre touche de pragmatisme.

 » Le numérique ne s’impose pas, il se construit avec les pionniers « , déclarait récemment avec raison dans nos colonnes le fondateur et patron d’Ikoula, Jules-Henri Gavetti.

Or ces pionniers existaient lors du lancement du projet. Ils avaient notamment pour nom Ikoula, justement, et OvH. OvH, dont le patron d’alors Octave Klaba, avait lui-aussi regretté que l’Etat n’ait pas privilégié un projet englobant des acteurs déjà opérationnels.