La nomination il y a un mois de Pierre-Yvon Mechali comme directeur général d’Ingram Micro France est en réalité le signe avant-coureur d’une nouvelle réorganisation mondiale au sein du grossiste. Lors de la publication de ses résultats du premier trimestre le 4 mai dernier, le groupe a en effet annoncé un plan – une information passée inaperçu – visant à économiser 100 millions de dollars en année pleine, et le déblocage d’une somme équivalente pour couvrir les frais de restructuration liés à ce plan.

Interrogé par nos confrères d’ITChannel de savoir de quelle manière la filiale française serait impactée par cette réorganisation, Pierre-Yvon Mechali a déclaré que « la réorganisation européenne [étant] en cours, il était trop tôt pour en parler ». Mais il précise tout de même que « l’objectif très clair est de renforcer les entités locales pour leur donner plus d’agilité, plus de flexibilité avec un responsable unique par pays. » Et d’ajouter : « seuls les sièges européens et les fonctions de coordination risquent d’être impactés. »

En redonnant les pouvoirs aux pays, cette nouvelle réorganisation sonne comme une remise en question de la réorganisation précédente, impulsée en Europe à partir de fin 2013 sous la houlette du nouveau patron Europe du groupe, Gerhard Schulz, et achevée début 2015 avec les nominations de Yann Hallosserie et d’Abdelkrim Bennour, respectivement à la direction des ventes valeur et solutions spécialisées et à la direction sénior des ventes et développement fournisseur (autrement dit, direction des ventes de la division volume).

Une réorganisation qui s’était traduite par l’alignement de toutes les filiales européennes sur le même moule organisationnel. En France, les fonctions back-office (finance, RH, IT, logistique) avaient été isolées et rattachées directement à l’Europe ; les fonctions achats et marketing des divisions volume et valeur avaient été transversalisées ; les solutions spécialisées (affichage dynamique, terminaux points de vente, communications unifiées) avaient été rapatriées dans la division valeur ; et l’activité avait été structurée autour de quatre ligne de business : la distribution traditionnelle de produits volumes et valeur (IMTS), la mobilité (IMM), le Cloud (IMC) et la logistique (IML).

Cette première réorganisation a englouti des sommes colossales : 25 M$ en 2013 pour l’Europe et 78 M$ de plus en 2014, apprend-on à la lecture du rapport annuel du groupe. Des coûts de réorganisation et de transition qui expliquent d’ailleurs le recul de 70% du résultat d’exploitation du groupe dans la région Europe sur l’exercice 2014.

Jusqu’à présent directeur général et vice-président Europe, Christian Bittebierre, continue de diriger l’activité française d’Ingram Micro Technology Solutions (IMTS).