Fin de parcours pour Bacatá. Après 6 mois de redressement judiciaire, le grossiste-importateur toulousain immatriculé en 1997 a été placé en liquidation judiciaire fin janvier, et ses salariés (une demi-douzaine) licenciés.

Un épilogue pas conforme du tout à celui attendu initialement puisque, dès juin dernier au moment de sa cessation de paiement, la société avait déjà un repreneur en vue : le groupe émirati Global Distribution FZE. Se présentant comme l’un des leaders mondiaux de la distribution IT, avec 1,2 milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2014, implanté dans quarante pays mais n’opérant pas encore directement en France, Global Distribution proposait de poursuivre l’activité de Bacatá en reprenant l’ensemble des salariés.

Malheureusement, le tribunal de commerce en a décidé autrement en repoussant son offre. Global Distribution, qui a ouvert une filiale en France dès l’été dernier – restée en sommeil jusqu’ici – a tout de même réussi à récupérer le fonds de commerce de Bacatá dans le cadre de la procédure de liquidation et annonce qu’il va tenter de rembaucher l’équipe pour relancer l’activité.

Asus, Gigabyte, Lian-Li et Antec ont déjà accepté le principe d’un redémarrage

Il paraît déjà acquis que Colombia Sossa Sierra, l’ex-présidente de Bacatá et Jean-Christophe Agobert, son DG, vont rejoindre la société, respectivement aux achats et aux ventes. Et quelques-unes des marques phares de feu Bacatá, notamment Asus, Gigabyte, Lian-Li et Antec ont déjà accepté le principe d’un redémarrage, selon Laurent Journoud, vice-président ventes et marketing de Global Distribution, qui pilote l’implantation du groupe en France.

Celui-ci précise qu’il compte constituer rapidement une équipe de huit à dix personnes pour ranimer le fonds de commerce de Bacatá mais également reprendre et développer le business existant de Global Distribution. Car ce dernier ne part pas de zéro en France. Selon Laurent Journoud, le groupe y réalise déjà une quinzaine de millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, via ses filiales allemande et hollandaise. La première pèserait 300 M€ de chiffre d’affaires annuel et la seconde abrite son stock pour l’Europe.

Global Distribution France mise sur une approche qualitative, des délais rapides et des prix serrés

Global Distribution France compte ainsi mettre en avant les marques Seagate et A-Data pour asseoir sa notoriété. Il compte également lancer rapidement sa propre marque, Ionik, sous laquelle il distribuera une large gamme de produits de mobilité (tablettes Windows et Android, téléphones) et de stockage. D’une manière générale, le grossiste mise sur une approche qualitative, des délais rapides et des prix serrés, y compris sur les petites quantités, pour s’imposer. Il cible une clientèle de petits revendeurs en régions mais aussi les VARs et la grande distribution.

Laurent Journoud entend également se servir de la filiale française comme point d’appui logistique pour attaquer le marché espagnol où il est également train d’ouvrir une filiale. D’où la signature d’un bail pour un entrepôt de 1.000 m2 à la sortie de Toulouse en vue d’y installer son stock.

Avant de rejoindre Global Distribution il y a 18 mois, Laurent Journoud était Executive vice-president dAsbis. Il a également participé à la création d’Ingram Micro composants Europe et a travaillé pour les groupe Actebis et CHS Karma.