La fusion Tech Data-ETC-Best’Ware, actée le 8 juillet, s’est déroulée sans encombres notables. Le nouvel ensemble fonctionne désormais avec un stock unique, un système unique mais un effectif réparti sur deux sites.

Finalement, Tech Data aura réussi le tour de force d’intégrer ses concurrents ETC et Best’ware en moins d’un an et dans de bonnes conditions. Conformément au calendrier dévoilé au printemps, la fusion entre Tech Data et les trois sociétés héritées du groupe SCH (ETC, Best’Ware et ETC Africa) a été finalisée ce 8 juillet. Le nouvel ensemble représente désormais un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros et un effectif de plus de 800 personnes.

Une gageure tant les cultures et les organisations des trois sociétés étaient différentes, voire opposées. Comme prévu, Tech Data a conservé le site de Colombes et l’essentiel des effectifs d’ETC et Best’Ware. Le grossiste semble également avoir respecté ses engagements vis-à-vis des clients : maintien des interlocuteurs et cumul des encours. Quant aux stocks d’ETC et Best’Ware, ils ont été transférés de Lieusaint à Bussy dans le courant du mois de juin.


Le centre de gravité de l’activité valeur s’est déplacé à Colombes

L’essentiel de l’activité du grossiste s’articule autour de ses divisions volumes et valeur (TD Azlan). Mais alors que le centre de gravité de la première se trouve toujours à Bussy-Saint-Georges, sous la direction de Sylvain Nacmias, celui de la seconde, dirigée par Joël Perra, s’est déplacé à Colombes, où se trouvent 70% des expertises. Bussy conserve néanmoins certaines business units comme celles dédiées à Cisco ou à Citrix.

Certes, comme toujours dans ces situations, il y a eu des départs mais somme toute assez peu et la plupart pour convenances personnelles. Ce qui a entraîné des recrutements. Le seul changement majeur dans l’organisation concerne apparemment la comptabilité et notamment le recouvrement qui ont été entièrement transférés à Bussy.

Sans surprise, c’est l’informatique qui a donné le plus de fil à retordre aux équipes chargées de la fusion. Mais après moult difficultés, le système commence à tourner correctement, indique-t-on en interne. Du reste, aucun des cinq ou six partenaires que nous avons interrogés ne nous signalé de difficulté particulière. Au grand dam des concurrent Ingram Micro et Also, qui ont multiplié les promotions et les facilités d’encours pour tenter de récupérer les mécontents.

Les clients restent inquiets

Les rares récriminations concernent des changements impromptus d’interlocuteurs ou la disparition tout aussi subite du site d’ETC. Mais malgré les bonnes conditions dans lesquelles s’est déroulée la fusion, certains revendeurs restent inquiets. Ils s’interrogent notamment sur les conséquences de la réduction du nombre de grossistes et sur le temps que dureront les bonnes dispositions de Tech Data vis-à-vis des clients historiques d’ETC.

« Il y a un an je pensais que trois grossistes généralistes étaient suffisants pour le marché français, explique l’un d’eux. Mais, avec le recul, je reconnais que le suivi commercial d’ETC était plus adapté à des petites structures comme la nôtre que ceux d’Ingram ou de Tech Data ».


René-Luc Caillaud en charge de la stratégie « petits comptes »

Tech data n’a pourtant pas ménagé ses efforts, on le voit pour que les clients d’ETC et Best’Ware continuent de lui accorder leur confiance. Gage supplémentaire de cette volonté de préserver le meilleur des deux monde : le maintien au sein du groupe au moins jusque fin 2014 de René-Luc Caillaud, ex-PDG d’ETC, qui incarne cette culture.

Désormais en charge de la stratégie « petits clients », ce dernier garde un pied dans le business mais pourra se consacrer librement aux différentes associations professionnelles qu’il anime par ailleurs (notamment l’Arthic, le Business Club et le Syndicat des grossistes informatiques).