Un appui incontournable pour vendre des applications dans le cloud. L’acquisition de Virtustream, par EMC, dans le but de former une nouvelle activité de cloud pour les entreprises montre l’intérêt des fournisseurs traditionnels pour fournir de nouveaux outils aux hébergeurs mais aussi aux entreprises qui cherchent à externaliser leurs applications en s’appuyant sur de nouvelles infrastructures.

Dans ce secteur, cette acquisition représente le quatrième rachat le plus important depuis celui de Softlayer par IBM pour 2 milliards, suivi par celui d’Eucalyptus par HP et enfin celui Metacloud par Cisco. Il est proche du rachat de Gogrid (Big data en IaaS) par l’hébergeur de référence du Nevada, Datapipe. Racheté pour 1,2 milliard de dollars en cash, Virtustream, spécialiste de la migration d’applications critiques dans le cloud et de la gestion d’environnements cloud, était déjà partenaire de longue date de VMware, une filiale d’EMC.

Des outils pour suivre les temps de réponses des applications au niveau des entrées sorties

L’intérêt de Virtustream est d’offrir en particulier l’automatisation des procédures de synchronisation entre différentes applications dans le cloud et sur des serveurs locaux, la gestion  de cycle de vie et l’orchestration. Il agit comme un arc boutant ( schéma) sur une structure existante, en répartissant la charge applicative. (A ce propos, l’un des commentaires que l’on faisait des cathédrales gothiques, outre leurs objectifs religieux, était symboliquement de vouloir atteindre les nuages, une démarche assez proche des gratte-ciels du 20eme siècle). Au-delà du support, la valeur ajoutée vis-à-vis des concurrents (voir le tableau du Gartner sur les infrastructures proposées comme des services) tenait à l’importance particulière portée à la gestion des entrées / sorties des applications critiques d’entreprise comme SAP S/4, HANA et bien d’autres.

Une collection d’outils de migration

Lors du lancement de la version 2.0 de son logiciel phare Xtream, Rodney Rogers, président de Virtustream, avait résumé l’intérêt de ses programmes: « Les entreprises courent après des environnements informatiques extrêmement complexes qui mélangent de nombreuses applications issues du web et celles héritées des serveurs classiques avec des services de type clients serveurs. Jusqu’à présent, il n’y avait pas de solutions de cloud computing qui puissent donner la confiance nécessaire pour faire migrer celles des deux anciens modes de fonctionnement des applications vers le cloud. Notre logiciel xStream comble cette lacune en leur offrant une solution de cloud de classe entreprise – pour les clouds privés, clouds privés / publics virtuels et une combinaison des deux dans un modèle hybride. »

xStream est disponible en trois éditions

– Private Cloud – elle permet aux entreprises de faire tourner des clouds ??privés dans les centres de données existants
– Cloud public – pour les fournisseurs de services qui veulent offrir des services de cloud computing d’entreprise à leurs clients
– Virtual Private Cloud – un ensemble complet de services de cloud computing gérés pour les entreprises de nuage de Virtustream

Avec l’ajout de Virtustream, EMC complète donc son portefeuille d’offre Hybrid Cloud, un des plus complets de l’industrie, selon l’éditeur, pour soutenir toutes les applications, les charges de travail et les modèles cloud. Selon Joe Tucci, le patron d’EMC, qui doit prendre sa retraite à la fin de l’année. « L’acquisition de Virtustream est une étape décisive dans l’une des industries les plus importantes de son secteur. Avec elle, EMC devient une source unique pour les infrastructures cloud hybrid de nos clients et les services souhaités. Nous ne pouvons pas être plus heureux sur le fait que Virtustream rejoigne la famille EMC. » Virtustream  était un pur produit du capital risque. Son dernier tour de financement avait rassemblé Columbia Capital, Intel Capital, Noro-Moseley Partners, QuestMark Partners, TDF et Top Tier Capital Partners (PCT) apportant un total des capitaux propres estimés  à 75 millions de dollars en 2012.


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