Cédant à la pression des analystes, Amazon a dévoilé pour la première fois à l’occasion de publication de ses résultats du premier trimestre les comptes de sa division Web Services (AWS) qui porte son activité de services cloud.

Son chiffre d’affaires a ainsi été de 1,57 milliard de dollars au premier trimestre, en hausse de 49%. Soit 7% des revenus du groupe contre 5,3% il y a un an.

Un chiffre qui place AWS sur la trajectoire des 6 milliards de dollars de revenus pour l’année 2015 après les 4,6 milliards réalisés en 2014. C’est conforme à ce qu’estimait jusque-là le cabinet Synergy Research Group, qui créditait AWS d’un chiffre d’affaires de 5 milliards de dollars pour l’année 2014. C’est lègèrement plus que ce qu’AWS a officiellement réalisé mais cela ne remet pas en question sa position d’archi-leader sur cette activité avec une part de marché (près de 30%) presque trois fois supérieure à celle de son challenger immédiat, Microsoft (11%).

Ce dernier déclare certes un chiffre d’affaires annuel de 6,3 milliards de dollars dans le Cloud mais ce chiffre agrège ses activités d’infrastructure et de plateforme cloud (Azure), correspondant au périmètre couvert par Amazon, avec ses activités de logiciels en ligne (Office 365), business dont Amazon est absent. Même remarque pour IBM, crédité de 7% de parts de marché par Synergy Research, qui amalgame dans ses 7,7 milliards de dollars de revenus cloud en rythme annuel ses ventes de services cloud et ses ventes d’infrastructures destinées à la production de services cloud.

Amazon apparaît donc bien comme le leader incontesté des services d’infrastructure cloud. Une supprématie d’autant plus solide que, contrairement à ce que pensaient les analystes, cette activité s’avère particulièrement rentable : AWS affichait un résultat d’exploitation positif de 265 millions de dollars au premier trimestre et de 660 millions de dollars pour l’année 2014. Une profitabilité confortable à même de rassurer les investisseurs qui doutent de la stratégie de pertes chroniques du groupe.