Ronronnant sous l’ère Ballmer, Microsoft surprend sous la houlette de Satya Nadella. Quelques jours après l’annonce d’un Windows 10 gratuit même pour les utilisateurs pirates, la firme de Redmond fait deux

annonces que l’on aurait considéré comme stupéfiantes voici encore quelques semaines : tout d’abord celle d’un accord avec le vieux rival Samsung, ainsi qu’avec une dizaine d’autres fabricants de smartphones et tablettes sous Android, ensuite l’annonce d’une nouvelle stratégie marketing orientée vers le freemium.

Ces deux stratégies convergent vers un même but : imposer l’écosystème de l’éditeur à l’ensemble de la planète, y compris aux utilisateurs mobiles grands consommateurs d’iOS et d’Android, pour ensuite lui vendre des services.

Après avoir entretenu une vieille rivalité dans le monde du mobile – rivalité émaillée de part et d’autre de contentieux à propos de brevets et de royalties – Samsung et Microsoft viennent donc de signer un accord majeur. Celui-ci porte sur la pré-installation de services de l’éditeur – notamment Word, Excel, PowerPoint, OneDrive, OneNote et Skype – sur de futures tablettes Android du constructeur. Cet accord fait suite au partenariat annoncé lors du Mobile World Congress et qui prévoit l’implémentation de ces mêmes services sur les seuls smartphones Galaxy S6 et Galaxy S6 Edge.

L’annonce de ce premier partenariat était déjà une surprise en soi, d’autant qu’il prévoyait la commercialisation par Samsung d’Office 365 (versions Business, Business Premium et Enterprise) conjointement avec la solution de sécurité Knox du Coréen, ceci à travers le canal BtoB.

 » De grandes choses se produisent lorsque vous faites converger services et appareils. Notre partenariat avec Samsung est représentatif de nos efforts pour apporter le meilleur des services de productivité de Microsoft à tous, sur tous les appareils, afin que les utilisateurs puissent être productifs partout comme ils le veulent et quand il le veulent « , tient à commenter aujourd’hui la vice-présidente exécutive de Microsoft en charge du développement des activités, Peggy Johnson.

Ces efforts, l’éditeur les étend à d’autres constructeurs en signant des accords similaires avec Dell, Pegatron, l’Allemand TrekStor, l’Italien Datamatic, le Canadien Hipstreet, le Turc Casper ou le Pakistanais, QMobile; en tout 11 fabricants.

 

Un premier niveau gratuit

Les conditions matérielles de ces accords ne sont pas précisées. Il est toutefois plus que probable qu’elles s’inscrivent dans le cadre un nouveau business model : le freemium.

Nous arrivons là à l’autre grande nouvelle, faite la semaine dernière à Atlanta par le grand patron du marketing de Microsoft, Chris Capossela, à l’occasion de la conférence Convergence.
Celui-ci a confirmé ce qui se précisait déjà depuis plusieurs mois : l’abandon par l’éditeur d’un business model basé sur la vente de licences aux OEM et aux utilisateurs finaux.
 » Ce (nouveau) modèle est basé non sur le paiement d’un produit avant usage mais, complètement à l’opposé, sur le fait que la plupart de vos produits, et certainement chacun de vos produits cloud, ont un premier niveau gratuit. Je ne pense pas à un programme d’essai, je pense à un niveau gratuit, simplement gratuit. Vous pouvez alors vous focaliser sur l’acquisition de clients à travers la gratuité, puis les engager à utiliser vos produits « , a expliqué Chris Capossela.  » Il vous suffit ensuite de trouver le niveau de service pour lequel l’utilisateur est prêt à payer. Il faut avoir en tête que votre nombre d’utilisateurs sera très supérieur à celui des utilisateurs qui paient aujourd’hui pour vos services. C’est un incroyable changement par rapport au business model de Microsoft « , a-t-il encore ajouté.

Chez Microsoft la révolution est en marche.