L’annonce du retrait de Larry Ellison de son poste de CEO a occulté quelque peu la publication concomitante des résultats trimestriels d’Oracle (1er trimestre décalé 2015). Décevants pour Wall Street, ces résultats

mettent en exergue deux mauvais choix stratégiques du patron de l’éditeur.
Après le rachat de Sun – pour 7,4 milliards de dollars – en avril 2009, ce dernier s’était félicité de  » devenir fabricant « , ajoutant que l’activité hardware était stratégique et pouvait être génératrice de marges élevées.
Or on constate que cette activité pèse au contraire régulièrement sur les résultats de la société.
On le voit encore cette fois puisque le chiffre d’affaires provenant de cette activité a chuté de 8% à 1,2 milliard de dollars.

Autre erreur impardonnable pour quelqu’un qui se prétend visionnaire, sa perception du cloud. En 2009, à l’occasion d’Oracle OpenWorld Larry Ellison avait considéré que le cloud était du  » charabia « .  » Je ne vois pas en quoi nous pourrions nous différencier sous la bannière du cloud », avait-il ajouté.

Cinq ans après, la société qu’il a fondé se félicite des résultats provenant de cette activité.  » Les revenus provenant des logiciels et du cloud ont progressé de 6% à 6,6 milliards de dollars. Les revenus cloud issus du SaaS et du PaaS ont progressé de 32% à 337 millions de dollars. Les revenus cloud IaaS ont grimpé de 26% à 138 millions de dollars « , peut-on lire dans le communiqué publié à Redwood Shores.
 » Au cours du 1er trimestre, l’ensemble de nos services cloud ont grimpé de plus de 30% à 475 millions de dollars « , y explique Safra Catz, la nouvelle co-CEO.

Comme on le voit, le cloud computing connaît une formidable progression mais ne génère toujours qu’une faible part du chiffre d’affaires de la société.
Malgré cela Larry Ellison se dit lui aussi aujourd’hui très fier des résultats générés par le nuage.  » Notre activité cloud représente déjà trois fois celle de Workday (ndlr : logiciel de paie dans le cloud développé par l’ancien CEO de PeopleSoft, David Duffield), mais nous ne serons satisfaits que lorsque nous serons numéro un dans le cloud « , explique l’ex-CEO et nouveau CTO dans le communiqué. Où donc est passé le « charabia «  ?

L’un dans l’autre, Oracle a enregistré pour le trimestre un chiffre d’affaires de 8,6 milliards d’euros, soit une progression annuelle de 6%. C’est un peu moins que les 8,77 milliards de dollars prévus par les analystes.

Déception aussi à propos du bénéfice, stable à 2,18 milliards de dollars, soit 48 cents par action.