L’opération – qui a tout son sens – a été tenue secrète : Micro Focus va racheter Attachamate. En mettant la main sur son concurrent américain, l’éditeur britannique consolide sa position sur le marché de la modernisation des applications mainframe face à des acteurs comme CA Technologies ou IBM.
Un marché qui connait une forte activité, comme semble le confirmer l’Observatoire Cobol 2014 publié par Micro Focus la semaine dernière. Selon ce document, 81% des répondants considèrent leurs applications cobol comme stratégiques. Un patrimoine que 45% d’entre eux envisagent de moderniser au cours des prochains mois afin de l’adapter aux nouveaux environnements, architectures et enjeux métier des clients.
En rachetant Attachmate, Micro Focus met la main sur Novell, NetIP et Suse
En mettant la main sur Attachmate, l’éditeur de Newbury s’offre par ailleurs quelques perspectives de diversification bien utiles quand on sait que le marché des mainframes, qui ne concerne finalement que les très grands comptes (banque, administration, assurances…) est condamné à se contracter au fil du temps. Or Attachamate, outre son activité dans le « maiframe go mobile » est également présent dans d’autres secteurs grâce à ses différentes acquisitions. On le retrouve ainsi dans la sécurité et l’identity management (NetIQ), la distribution Linux (Suse) ou encore la gestion des noeuds d’extrémité et la mobilité (Novell).
Pour cette acquisition, Micro Focus va dépenser 729,6 millions de livres, soit environ 1,184 milliard de dollars. Si l’on y ajoute le 1,166 milliards de dollars de dette supporté par Attachmate, on arrive à une valorisation de ce dernier d’environ 2,35 milliards de dollars.
À peine plus que les 2,2 Md$ dépensés en 2011 pour racheter Novell
On notera que c’est à peine plus que les 2,2 milliards de dollars dépensés par Attachmate en 2011 pour racheter Novell. Les actionnaires de l’éditeur américain (Francisco Partners, Golden Gate Capital, Thoma Bravo et l’inévitable hedge fund Elliott Management), qui détiendront 40% du nouveau groupe à travers leur holding Wizard, font donc une bonne affaire.
Avec 4.500 salariés et 30;000 clients revendiqués dans le monde, le nouveau groupe devrait générer un chiffre d’affaires annuel de 1,4 milliard de dollars et un excédent brut d’exploitation (Ebitda) ajusté de l’ordre de 500 millions de dollars.