Bouquets de fleurs devant les Apple Stores, dithyrambes des puissants de ce monde : chacun à sa manière salue celui qui a inventé Apple et marqué l’histoire de la technologie. Une page est définitivement tournée.

 

Ce n’est pas un grand patron mais une star qui s’en est allée. La nouvelle de la mort du co-fondateur d’Apple (qui se souvient encore de Steve Wozniak ?) connue, un véritable déluge de louanges et de superlatifs a envahi la toile, les ondes et les colonnes des journaux. « Génie », « visionnaire », « étoile », chacun, homme politique, grand patron, concurrent, artiste ou simple citoyen s’est mis à la recherche du qualificatif suprême pour exprimer son émotion réelle ou de circonstance.

Barack Obama n’a pas été le dernier à opter pour la démesure. Pour lui, Steve Jobs était « un des plus grands inventeurs américains, assez courageux pour penser différemment, assez audacieux pour croire qu’il pouvait changer le monde, et assez talentueux pour le faire ». Rien que cela !

« L’Amérique a perdu un génie dont on se souviendra comme d’Edison et d’Einstein, et dont les idées vont façonner le monde pendant plusieurs générations », a de son côté déclaré le maire de New York, Michael Bloombreg, tout aussi dithyrambique.

Plus raisonnable (tout arrive !), Rupert Murdoch a vu dans celui qui était depuis peu un jeune retraité d’Apple, « le meilleur PDG de sa génération ».

« Steve va me manquer énormément », a de son côté déclaré Bill Gates, son « collègue, concurrent et ami ».

 

Même Samsung a mis bas les armes pour louer l’esprit novateur de celui qui a quitté le monde et la technologie pour entrer dans l’histoire contemporaine. Pas comme un créateur, n’en déplaise aux fanatiques accros de la marque à la pomme, mais comme un génie du marketing soucieux de verrouiller son marché, un anticipateur capable de sentir l’air du temps et de pousser la technologie à ses limites afin de rendre ses outils incontournables, beaux et très chers.

 

« Le monde était immensément meilleur grâce à Steve », explique Apple dans un communiqué. C’était sans doute vrai mais pas pour tout le monde. Le petit Syrien, abandonné à l’âge de 3 ans par ses parents étudiants et adopté par un couple d’Américains de la middle-class, avait sans doute renié ses origines.

La page Jobs est donc définitivement tournée. Elle l’était déjà un peu depuis que le « gourou » de Cupertino avait laissé les rênes de son entreprise à son fidèle Tim Cook.Le règne de ce dernier sera sans doute moins flamboyant. Il a d’ailleurs commencé par une déception, avec l’annonce de l’iPhone4 S. Et par une chute de l’action Apple à la bourse de Francfort.

Cela ne présage pas pour autant le déclin du fabricant. Il marquera peut-être son entrée dans l’âge de raison. Et la fin du rêve ?