Les attaques de hackers chinois sur les réseaux occidentaux ont laissé des traces. Symantec coupe les ponts avec son allié Huawei tandis que le gouvernement australien bloque un contrat avec l’équipementier.

 

Au mois de novembre Huawii avait annoncé qu’il rachetait pour 530 millions de dollars la participation de Symantec dans leur société commune. Officiellement, l’éditeur avait affirmé que le projet avait atteint les buts qui avaient été fixés lors de la création de la co-entreprise et qu’il quittait cette dernière après avoir réalisé un excellent retour sur investissement.

On apprend aujourd’hui par le New York Times que la société Huawei Symantec va être finalement être dissoute. Certains salariés auraient déjà été licenciés.

Des sources proches du dossier mais préférant garder l’anonymat ont en effet expliqué à nos confrères qu’en gardant des liens avec l ‘équipementier chinois, Symantec craignait d’être exclus du programme « Joint Cybersecurity Services Pilot » qui consiste à partager des informations sensibles concernant les cybermenaces entre les autorités et des sociétés privées. A l’origine ce programme était uniquement destiné à divulguer des informations classées provenant de la National Security Agency aux autorités militaires. Le département de la Sécurité intérieure américaine souhaiterait à présent l’étendre aux fournisseurs d’antivirus et aux opérateurs.

Une chose est sûre, le gouvernement US se méfie d’Huawei, le fondateur et actuel CEO de la société chinoise, Ren Zhengfei, étant un ancien officier de l’armée chinoise. A Washington on subodore des liens entre ce dernier et les autorités du pays. En 2008, l’équipementier avait d’ailleurs été obligé de retirer son offre de rachat de 3Com. En 2010, il avait perdu un appel d’offre émanant de Sprint Nextel pour les mêmes raisons.

Toujours selon les sources du New York Times, Huawei aurait affirmé qu’il envisageait de retirer l’ensemble de ses activités des Etats-Unis à cause de la surveillance accrue des autorités du pays.

 

En Australie aussi…

Il n’y a pas qu’outre-Atlantique que le fabricant suscite la méfiance. On apprend ainsi par Reuters que le gouvernement australien a décidé de bloquer la réponse d’Huawei à un appel d’offres concernant le projet de réseau national haut débit

Destiné à connecter d’ici 2020 93% de la population et des entreprises du pays à de la fibre optique, le National Broadband Network (NBN) représente un investissement de 38 milliards de dollars australiens. Le Chinois espérait emporter un morceau du projet, un contrat de fourniture d’environ 1 milliard de dollars. Hélàs pour lui, à la demande de l’Australian Security Intelligence Organization (ASIO), le service de renseignement intérieur, le ministre de la justice australien a décidé de geler le contrat. Les autorités estiment en effet que les équipements pourraient servir à espionner le futur réseau.

Huawei, qui dénie être impliqué dans des opérations de cyber-espionnage, a fait savoir qu’il était disposé à mettre les codes sources des logiciels utilisés à la disposition des autorités.