De nouveaux actionnaires, un conseil d’administration renouvelé, une structure allégée, une stratégie reconsidérée, Mandriva repart sur de nouvelles bases. Et souhaite oublier 12 ans de tumulte.

L’histoire de Mandriva est compliquée. Son PDG, Arnaud Laprévote le reconnaît. « Depuis 1998, 25 millions d’euros ont été investis dans une société qui a été quasiment toujours en perte, sauf en 2004. Le modèle économique devait donc être remis en question. »


Le dernier exercice s’étant soldé par un nouveau déficit, la dissolution de la société a même été envisagée. « La crise était grave. On n’avait plus d’argent et une cessation de paiement voulait dire liquidation immédiate car la société bénéficie d’un plan de continuation d’activité. D’autre part, Mandriva est centrée sur le desktop Linux qui a une existence mais pas de marché dans les pays développés, ces derniers étant centrés sur les serveurs et l’embarqué, où on est faiblement présent. » La question semblait donc être entendue pour la société qui « a connu 4 PDG en 2 ans » et qui a vu sa filiale Edge-IT mise en liquidation judiciaire.

Pourtant, l’équipe dirigeante a décidé de poursuivre l’aventure. « Nous avons décidé de continuer car les choses ne marchent pas mal au Brésil où entre 500.000 et 1 million de machines ont été livrées sous Mandriva Linux en 2010. Un schéma qui peut se reproduire dans les autres pays qui veulent leur indépendance technologique, notamment la Russie, l’Inde et la Chine », explique Arnaud Laprévote qui évoque d’autres raisons d’espérer.

 

« Mandriva Enterprise Server a un bon positionnement. De plus, Linux peut être installé par une personne n’ayant pas l’expertise d’un administrateur grâce au MDS et au Wizard qui sont de vraies innovations. Il y a aussi le système de gestion de parcs hétérogènes Pulse 2, très pro, très mature. Il y a enfin l’émergence d’un marché de l’éducation, notamment au Brésil. Nous sommes d’ailleurs, associés avec Positivo, un des 2 consortiums à répondre à un appel d’offres brésilien pour la fourniture de 800.000 machines, ce qui représente 300 millions d’euros. Il y a une grande compatibilité entre le logiciel libre et l’éducatif. »


Le sauvetage de l’entreprise passe par une réorganisation complète.