Taxe carbone, responsabilité sociale d’entreprise, développement durable : que faut-il savoir et faire ? Nous avons demandé à Hervé Petit-Laurent, patron du cabinet de consulting Alcedeo, de nous guider.

Après avoir exercé les fonctions de directeur des achats chez Econocom puis de directeur général d’Aredia, Hervé Petit-Laurent est devenu consultant afin de faire profiter les entreprises IT de son expérience marketing et opérationnelle. Depuis quelques mois, il contribue à populariser le concept de responsabilité sociale d’entreprise.

Channelnews : Depuis la fin de l’année 2008, vous avez élargi votre champ de prestation en développant une offre de conseil autour de la Responsabilité sociale d’entreprise (RES). De quoi s’agit-il ?

Hervé Petit-Laurent : La responsabilité sociale d’entreprise est la démarche développement durable appliquée aux entreprises. Elle est fondée sur trois volets essentiels : environnement, social et économie. L’entreprise souhaitant développer une RSE va chercher à intégrer ses responsabilités dans ces trois domaines en minimisant son impact environnemental, en remettant l’humain au centre de ses préoccupations et en respectant une certaine éthique des affaires.

En quoi cela intéresse-t-il les entreprises de l’IT ?

Hervé Petit-Laurent : Les entreprises de l’IT peuvent y venir de plusieurs manières : soit que leur dirigeant soit déjà sensibilisé à ces questions, soit qu’elles y soient poussées par leurs donneurs d’ordres qui appliquent déjà les principes de la RSE, soit qu’elles y voient un intérêt en termes de réputation vis-à-vis de leurs clients, investisseurs et/ou collaborateurs, soit tout simplement qu’elles y voient un intérêt économique. La RSE conduit en général à réaliser des économies et permet d’améliorer l’image de l’entreprise.

Quelles sont les obligations des entreprises ?

Hervé Petit-Laurent : La RSE est au départ fondée sur une approche purement volontariste des entreprises. Mais, depuis la loi sur les Nouvelles Régulations Sociales (votée en 2001), les entreprises cotées doivent lister les conséquences sociales et environnementales de leurs activités dans leur rapport annuel. Une obligation qui devrait normalement être étendue aux entreprises de plus de 500 salariés en 2010.

Qu’est ce qu’il est recommandé de faire ?

Hervé Petit-Laurent : Une démarche RSE commence bien souvent par la réalisation d’un bilan de carbone, qui permet à l’entreprise d’évaluer son empreinte sur l’environnement en tonnes équivalent carbone et de définir une stratégie visant réduire ses émissions. L’entreprise pourra également se conformer à des normes ou des certifications comme l’ISO 14001 ou bientôt l’ISO 26000. En matière sociale, l’entreprise devra œuvrer à l’égalité homme-femmes, respecter les droits fondamentaux des travailleurs et favoriser l’employabilité des séniors, des jeunes issus des quartiers difficiles et des handicapés. Et bien sûr, l’entreprise devra être particulièrement vigilante en matière d’éthique des affaires (travail des enfants, pots de vin, etc.).

À qui s’adresser pour faire un bilan carbone et combien cela coûte-t-il ?

Hervé Petit-Laurent : De nombreux consultants spécialisés sont désormais en mesure de réaliser un tel bilan en France. Une prestation qui reviendra à environ 7.000 à 10.000 € pour une PME d’une quarantaine de personnes mais qui pourra être financée jusqu’à 50% par l’Ademe.